21 février, rencontre : Fatshion week, une autre mode est-elle possible ?

Gras Politique vous convie à célébrer la FatShion week le 21 février de 19h à 22h pour une rencontre autour de la mode grande taille.

Pourquoi la mode grande taille peine-t-elle à arriver largement dans nos enseignes ?

Quels enjeux pour une montée en taille dans les grands groupes ?

Quelle mode grande taille voulons nous ?

Une table ronde avec des invité.e.s spécialistes :

  • Gaëlle Prudencio, blogueuse, modèle, entrepreneuse dans la mode avec la marque Ibiloloa
  • David Venkatapen, modèle, influenceur
  • Simoné Eusebio, directeur de la communication pour Make My Lemonade
  • Sophia Lang, artiste et styliste

Le gros vide-dressing de Gras Politique à l’Académie du Climat

Le samedi 10 février de 15h30 à 19h, Gras Politique vous propose de venir refaire votre garde-robe à prix solidaires lors de son grand vide-dressing !

Vous y trouverez une douzaine de stands de vêtements à prix réduits et de seconde main de la taille 48 à la taille 62.

Nous vous proposerons également une séance d’écoute de nos podcasts dédiés à la mode

Rendez-vous à l’Académie du Climat, 2 Place Baudoyer, 75004 Paris !

 

 

 

Le problème avec The Whale

The Whale : c’est quoi la polémique ?

Le pitch : Dans une ville de l’Idaho, Charlie, professeur d’anglais souvent reclus, en obésité morbide, se cache dans son appartement et mange en espérant en mourir. Il cherche désespérément à renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption.

Réalisateur : Darren Aronofsky

Scénario : Samuel D. Hunter

La polémique :

On pourrait penser que The Whale va permettre aux spectateur‧ice‧s d’être dans l’empathie avec Charlie, le personnage principal enfermé chez lui par des troubles du comportement alimentaire violents et victime d’une grossophobie ignoble.

Ca n’est pas le cas : le réalisateur s’assure, dans sa manière de tourner et de raconter l’histoire, que Charlie, l’homme très gros, passe pour un être faible et sans volonté.

Le nom même du film : The Whale (la baleine) est à double sens: d’une part, il fait référence à l’obsession de Charlie pour le roman classique Moby Dick. Mais il évoque surtout la grossophobie dont le personnage est victime et les moqueries dont il souffre.

Dès la première scène qui dépeint Charlie qui suffoque tout en se masturbant devant du porno gay, on comprend le ton du film : il s’agit de faire du gros un personnage avide, enclin à céder à toutes les tentations : c’est une vision profondément moraliste qui se pose sur Charlie. Les scènes humiliantes s’enchaînent sans répis : Charlie suinte de gras de poulet, Charlie tranpire à grosses gouttes en mengeant, Charlie est un ogre.

Ce qui est reproché au réalisateur c’est de dépeindre Charlie et sa grosseur de manière abusive et fantasmatique. Charlie devient un épouvantail qu’on agite pour faire peur aux personnes minces ou aux enfants : si tu manges des bonbons tu finiras comme le monsieur, seul, transpirant et proche de la mort à chaque mouvement. Charlie, c’est le cauchemar grossophobe de la société. Pas la réalité.

Il est intéressant de noter que Charlie est un personnage très gros et homosexuel. L’acteur choisi pour le jouer est mince et hétérosexuel. Il vient d’ailleurs de reccevoir l’oscar du meilleur rôle.

Brendan Fraser joue en portant un “fat suit”, un costume d’homme gros, après des heures de maquillage, d’effets spéciaux. Dans une société où les acteur‧ice‧s gros‧se‧s peinent à travailler, on peut se poser la question de sa légitimité.

Le film est un enchaînement de scènes très humiliantes, et filmées de manière crue et violente. Le corps de Charlie est là pour faire peur aux spectateur‧ice‧s.

Rien (ni personne) ne peut sauver Charlie de lui-même, voilà le message du film : les personnes grosses sont renvoyées à leur ignominie, à leur monstruosité, et à leur responsabilité dans leur malheur. La grossophobie des autres, les troubles mentaux de Charlie sont évoqués, mais sans suite.

Le réalisateur s’est exprimé à de nombreuses reprises pour dire qu’il était fier d’avoir fait un film qui compatit avec les personnes grosses. Pour répondre aux accusations de grossophobie, l’équipe du film répond en brandissant un partenariat avec une fondation de lutte contre l’obésité : l’OAC, Obesity Action Coalition. Quand on s’intéresse à cette fondation, on s’aperçoit qu’elle est financée principalement par : Allergan (une société de production d’anneaux gastriques), l’American Society for Metabolic Bariatric Surgery (une fondation pour la promotion de la chirurgie de l’obésité), Covidien (une société de promotion de la chirurgie de l’obésité), Eisai (un laboratoire qui fabrique un médicament contre l’obésité désormais retiré du marché), Vivus, un laboratoire qui fabrique un médicament contre l’obésité. Ce n’est donc pas une fondation de lutte pour la meilleure prise en charge médicale des personnes grosses ou contre la grossophobie, mais une fondation de promotion de l’amaigrissement par des méthodes dangereuses. 

Le film a donc une vision vraiment grossophobe, comme le rétorque l’activiste Aubrey Gordon : “Si la seule façon d'”humaniser” une personne très grosse est de la regarder, humiliée, terrifiée, honteuse et tuée d’une manière stéréotypée et stigmatisante, il est temps de réfléchir sérieusement.”

 

Pour aller plus loin :

Une critique par le site Le Bleu du Miroir

La critique de Libération 

En anglais :

What to Know About the Controversy Surrounding The Whale

The Cruel Spectacle of ‘The Whale’ par Roxane Gay

The Whale is not a masterpiece – it’s a joyless, harmful fantasy of fat squalor dans The Guardian par Lindy West

The Whale’s Point of View, Kate Manne Writer & philosopher at Cornell

When Whales Fly On the horror of your horror : Carmen Maria Machado, autrice

The Whale is a horror film that taps into our fear of fatness

 

 

 

Groupe de parole : Grosseur et transidentité, dimanche 27 novembre 18h

Dans un cadre bienveillant et safe (le groupe sera animé par une personne transmasculine bénévole de Gras Politique), nous aborderons le sujet de l’intersection entre la grosseur et le genre, entre grossophobie et transphobie.
Comment se questionner sereinement sur son genre quand notre corps est déjà pensé hors de la norme ? Comment aborder les étapes médicales possibles d’une transition dans un climat de grossophobie médicale ? Comment trouver les bonnes ressources ?
Ce groupe de parole concerne les personnes grosses et non cisgenres, ou les personnes grosses qui se questionnent sur leur genre.
Ce groupe de parole n’est pas un groupe de parole pédagogique pour les allié.e.s.
Rejoignez-nous le : Dimanche 27 novembre 2022 à 18h
Vous recevrez le lien de connexion suite à votre inscription, dans le mail-billet.
Pour rappel : Les groupes sont informels et ne sont pas organisés par un·e thérapeute. Nous nous appuyons sur la communauté et le partage de nos expériences.

 

Appel à la manifestation : 19 novembre 2022

Le samedi 19 novembre, Gras Politique appelle à la manifestation pour la fin des violences sexistes et sexuelles à Paris, et à honorer le 25 novembre, date de la journée mondiale de lutte contre les violences à l’égard des femmes.

Nos grosses vies comptent autant que les vôtres, il est urgent de prendre en compte la spécificité des discriminations liées au corps gros pour que toutes les femmes et que toutes les personnes violentées par les hommes et le patriarcat puissent trouver un véritable refuge au sein de toutes les associations féministes, dont nous reconnaissons l’immense travail sur les autres terrains de lutte.

Dire la sororité ne nous suffit plus, nous voulons vous former, nous voulons vous parler, nous voulons être reconnues par nos soeurs et nos adelphes de lutte. 

Gras Politique rappelle que les femmes grosses subissent des violences spécifiques liées à la grossophobie, et encourage vivement les associations féministes à ne pas oublier les victimes de la grossophobie dans leurs décomptes. 

La grossophobie est une discrimination qui frappe d’abord les femmes et les minorités de genre, toutes celles et ceux qui sont soumis.e.s aux violences patriarcales, toutes celles et ceux qui dérogent à l’ordre du corps performant et bankable, toutes celles et ceux qui sont humilié.e.s dans leurs parcours de soins à cause de leurs poids, toutes celles et ceux dont on refuse de prendre la plainte pour viol car ‘on ne viole pas les monstres’, toutes celles et ceux à qui on refuse la contraception sous prétexte de leur apparence, toutes celles et ceux qui n’osent pas dire les violences trop persuadé.e.s d’être interdit.e.s de dignité, toutes celles et ceux qui vivent des parcours de maternité, de parentalité ou de transernité interdits ou mis en danger par la grossophobie médicale et le manque de moyens accordés à la prise en charge des corps gros, toutes celles et ceux qui se verront opposer leurs poids comme argument refus à l’humanité, toutes celles et ceux qui se verront empêché.e.s dans la prise en charge de leurs maladies chroniques, dans l’amélioration de leurs vies, dans leurs parcours de transitions, pour cause de surpoids et d’obésité. 

Les victimes de viols et de violences sexistes et sexuelles grosses sont nombreuses, mais elles sont mal aidées, mal connues, mal comprises et mal écoutées. La grossophobie rampante qui persiste partout dans notre société, dans nos institutions judiciaires comme médicales, dans nos associations féministes comme dans nos milieux LGBTQI+ est une honte. Votre silence est une honte.

Nous appelons donc à manifester le 19 novembre à Paris suite à l’appel de Nous Toutes, mais nous n’oublions rien de vos oublis, de vos arrangements, de vos invisibilisations de nos luttes, de nos drames, de nos douleurs et de nos existences. 

Nous les gros.se.s, nous sommes puissant.e.s, nous sommes fier.e.s, et nous ne nous laissons plus faire. 

 

Groupe de parole : santé reproductive et sexuelle, 23 octobre 2022 18h

Dans un cadre bienveillant et safe (nos deux bénévoles y veilleront), nous aborderons le sujet encore trop tabou de la santé reproductive et sexuelle, toujours en lien à la grossophobie.
Grossesse désirée ou non, contraception, protection, grossophobie médicale, SOPK, consentement, autant de sujets à aborder ensemble !
Ce groupe de parole aura lieu en non-mixité : les hommes cisgenres ne sont pas les bienvenus, une prochaine fois :)
Rejoignez-nous le : Dimanche 23 OCtobre 2022 à 18h.
Vous recevrez le lien de connexion suite à votre inscription, dans le mail-billet.
Pour rappel : Les groupes sont informels et ne sont pas organisés par un·e thérapeute. Nous nous appuyons sur la communauté et le partage de nos expériences.