Gras Politique te paie un verre à la Mutinerie !

L’équipe de Gras Politique te propose une rencontre informelle à la Mutinerie le dimanche 24 novembre à partir de 18H.

Pour l’occasion, on te paie un verre ! Avec un système de jetons et dans la limite des stocks disponibles bien sur !

Rendez-vous dès 18h à la Mutinerie 176 rue Saint-Martin à Paris !

 

Samedi 1er juin : vide-dressing solidaire à l’Académie du Climat

Rendez-vous samedi 1er juin dès 15h30 et jusqu’à 19h à l’Académie du Climat à Paris pour le vide-dressing solidaire de Gras Politique !

Vous y trouverez de la seconde main en taille 48 à 60 !

Pas une pièce au dessus de 10 euros

Possibilité de déposer des dons de vêtements propres et bon état au point de collecte Emmaus

Gras Politique x Intersyndicale Femmes

Gras Politique a eu la chance de recevoir l’invitation à intervenir de l’intersyndicales des femmes, composée de camarades de la CGT, de la FSU et de Solidaires.

Notre militante Daria Marx a pu intervenir devant une assemblée de 500 femmes syndicalistes pour évoquer la grossophobie. C’était un moment de solidarité et de partage précieux.

Ensemble, et avec les questions des camarades, nous avons pu évoquer la grossophobie intime et systémique, mais aussi sa place dans nos organisations de gauche, et les progrès qu’il nous restait à faire.

Merci à l’Intersyndicale des femmes pour ce beau moment de partage !

 

 

 

21 février, rencontre : Fatshion week, une autre mode est-elle possible ?

Gras Politique vous convie à célébrer la FatShion week le 21 février de 19h à 22h pour une rencontre autour de la mode grande taille.

Pourquoi la mode grande taille peine-t-elle à arriver largement dans nos enseignes ?

Quels enjeux pour une montée en taille dans les grands groupes ?

Quelle mode grande taille voulons nous ?

Une table ronde avec des invité.e.s spécialistes :

  • Gaëlle Prudencio, blogueuse, modèle, entrepreneuse dans la mode avec la marque Ibiloloa
  • David Venkatapen, modèle, influenceur
  • Simoné Eusebio, directeur de la communication pour Make My Lemonade
  • Sophia Lang, artiste et styliste

Le gros vide-dressing de Gras Politique à l’Académie du Climat

Le samedi 10 février de 15h30 à 19h, Gras Politique vous propose de venir refaire votre garde-robe à prix solidaires lors de son grand vide-dressing !

Vous y trouverez une douzaine de stands de vêtements à prix réduits et de seconde main de la taille 48 à la taille 62.

Nous vous proposerons également une séance d’écoute de nos podcasts dédiés à la mode

Rendez-vous à l’Académie du Climat, 2 Place Baudoyer, 75004 Paris !

 

 

 

Le problème avec The Whale

The Whale : c’est quoi la polémique ?

Le pitch : Dans une ville de l’Idaho, Charlie, professeur d’anglais souvent reclus, en obésité morbide, se cache dans son appartement et mange en espérant en mourir. Il cherche désespérément à renouer avec sa fille adolescente pour une ultime chance de rédemption.

Réalisateur : Darren Aronofsky

Scénario : Samuel D. Hunter

La polémique :

On pourrait penser que The Whale va permettre aux spectateur‧ice‧s d’être dans l’empathie avec Charlie, le personnage principal enfermé chez lui par des troubles du comportement alimentaire violents et victime d’une grossophobie ignoble.

Ca n’est pas le cas : le réalisateur s’assure, dans sa manière de tourner et de raconter l’histoire, que Charlie, l’homme très gros, passe pour un être faible et sans volonté.

Le nom même du film : The Whale (la baleine) est à double sens: d’une part, il fait référence à l’obsession de Charlie pour le roman classique Moby Dick. Mais il évoque surtout la grossophobie dont le personnage est victime et les moqueries dont il souffre.

Dès la première scène qui dépeint Charlie qui suffoque tout en se masturbant devant du porno gay, on comprend le ton du film : il s’agit de faire du gros un personnage avide, enclin à céder à toutes les tentations : c’est une vision profondément moraliste qui se pose sur Charlie. Les scènes humiliantes s’enchaînent sans répis : Charlie suinte de gras de poulet, Charlie tranpire à grosses gouttes en mengeant, Charlie est un ogre.

Ce qui est reproché au réalisateur c’est de dépeindre Charlie et sa grosseur de manière abusive et fantasmatique. Charlie devient un épouvantail qu’on agite pour faire peur aux personnes minces ou aux enfants : si tu manges des bonbons tu finiras comme le monsieur, seul, transpirant et proche de la mort à chaque mouvement. Charlie, c’est le cauchemar grossophobe de la société. Pas la réalité.

Il est intéressant de noter que Charlie est un personnage très gros et homosexuel. L’acteur choisi pour le jouer est mince et hétérosexuel. Il vient d’ailleurs de reccevoir l’oscar du meilleur rôle.

Brendan Fraser joue en portant un “fat suit”, un costume d’homme gros, après des heures de maquillage, d’effets spéciaux. Dans une société où les acteur‧ice‧s gros‧se‧s peinent à travailler, on peut se poser la question de sa légitimité.

Le film est un enchaînement de scènes très humiliantes, et filmées de manière crue et violente. Le corps de Charlie est là pour faire peur aux spectateur‧ice‧s.

Rien (ni personne) ne peut sauver Charlie de lui-même, voilà le message du film : les personnes grosses sont renvoyées à leur ignominie, à leur monstruosité, et à leur responsabilité dans leur malheur. La grossophobie des autres, les troubles mentaux de Charlie sont évoqués, mais sans suite.

Le réalisateur s’est exprimé à de nombreuses reprises pour dire qu’il était fier d’avoir fait un film qui compatit avec les personnes grosses. Pour répondre aux accusations de grossophobie, l’équipe du film répond en brandissant un partenariat avec une fondation de lutte contre l’obésité : l’OAC, Obesity Action Coalition. Quand on s’intéresse à cette fondation, on s’aperçoit qu’elle est financée principalement par : Allergan (une société de production d’anneaux gastriques), l’American Society for Metabolic Bariatric Surgery (une fondation pour la promotion de la chirurgie de l’obésité), Covidien (une société de promotion de la chirurgie de l’obésité), Eisai (un laboratoire qui fabrique un médicament contre l’obésité désormais retiré du marché), Vivus, un laboratoire qui fabrique un médicament contre l’obésité. Ce n’est donc pas une fondation de lutte pour la meilleure prise en charge médicale des personnes grosses ou contre la grossophobie, mais une fondation de promotion de l’amaigrissement par des méthodes dangereuses. 

Le film a donc une vision vraiment grossophobe, comme le rétorque l’activiste Aubrey Gordon : “Si la seule façon d'”humaniser” une personne très grosse est de la regarder, humiliée, terrifiée, honteuse et tuée d’une manière stéréotypée et stigmatisante, il est temps de réfléchir sérieusement.”

 

Pour aller plus loin :

Une critique par le site Le Bleu du Miroir

La critique de Libération 

En anglais :

What to Know About the Controversy Surrounding The Whale

The Cruel Spectacle of ‘The Whale’ par Roxane Gay

The Whale is not a masterpiece – it’s a joyless, harmful fantasy of fat squalor dans The Guardian par Lindy West

The Whale’s Point of View, Kate Manne Writer & philosopher at Cornell

When Whales Fly On the horror of your horror : Carmen Maria Machado, autrice

The Whale is a horror film that taps into our fear of fatness