Gros n’est pas un gros mot, chronique d’une discrimination ordinaire

Gros n'est pas un gros mot, chroniques d'une discrimination ordinaire

Le 23 mai 2018, les co-fondatrices de Gras Politique vous présentent leur manifeste : Gros n’est pas un Gros Mot, aux éditions Librio.

Daria Marx et Eva Perez-Bello font le tour d’une discrimination mal connue, et encore trop acceptée : la grossophobie. Comment s’exprime-t-elle ? Comment se construit-elle ? Comment être un-e bon-ne allié-e ? Comment ne pas fabriquer de gros-sses en ayant peur du gras ?

Ce petit livre pédagogique et plein d’humour saura vous ouvrir les yeux sur la grossophobie, ou vous aider à comprendre ses racines et ses enjeux.

Pour le pré-commander en librairie près de chez vous 

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[Important] La grossophobie entre dans le dictionnaire

Chez Gras Politique, nous nous battons depuis des années pour la reconnaissance des discriminations faites aux personnes grosses. Nous employons le mot GROSSOPHOBIE pour définir le spectre de ces discriminations.

Jusqu’ici, nous nous heurtions à une incompréhension, voir même à un certain déni de fait : ce mot n’existait pas dans la langue française validée par l’Académie, et par ricochet, nos discriminations n’existaient donc pas vraiment.

En 2019, le Petit Robert définira la grossophobie telle que :

 « attitude de stigmatisation, de discrimination envers les personnes obèses ou en surpoids ».

C’est une victoire symbolique, mais une victoire importante. Nous avons choisi le mot pour définir notre discrimination, nous avons lutté, et ce mot est désormais dans le dictionnaire, avec la définition que nous souhaitons lui donner.

La lutte continue, dans les pages des livres comme sur le terrain, mais nous sommes fièr-e-s chez Gras Politique, de ce premier pas.

 

Capucine – 24 ans

 

A l’âge de 6 ans, ma mère a commencé une dépression, qui dura 7 ans. Ce fut mon propre commencement ; celui de la boulimie, des kilos en trop, de la grossophobie quotidienne dont j’étais victime. A 12 ans, j’ai passé 6 mois dans un centre nutritionnel où j’y ai perdu 10kg. J’en suis sortie presque mince, fière, à peu près bien dans mon corps. Je suis restée stable jusqu’à mes 16 ans, et puis j’ai recommencé à grossir. Pleurer. Haïr mon corps.

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