Amélie : “Je suis une obèse morbide de 25 ans”

Mon gros corps, mon énorme corps il dérange. Je sais pas il provoque des trucs intenses chez les gens qui le scrute.

Dans l’espace public/ avec les inconnus :

Dans l’avion ou dans le train je fais en sorte que mon gros corps il prenne le moins de place. Je me contorsionne , je réserve toujours la place côté couloir pour déporter mon gras. Ma hantise c’est gêner les gens. Mais, malgré ça, malgré ces contorsions diverses et variées, y’a toujours des gros connards pour faire des réflexions. On dirait que la peur de manquer de place fait perdre aux gens toute humanité. Ces réflexions ça va du regard dégoûté, ça passe par la messe basse/la réflexion indirect- “t’as vu le tas là comment elle prend toute la place”- à l’insulte franche et direct “sale grosse/ vache …”

Le plus souvent je fais celle qui entend pas. En fait, je comprendrai jamais la haine des gens, je sais pas mec j’ai pas violé ton chien ! Par exemple qu’est ce qui a poussé ce mec y’a pas longtemps à s’arrêter à côté de moi en voiture pour me dire ” Et la grosse tu veux pas faire du sport ? “. Son amie à côté en train de se marrer. Ok, on a pas tous le même humour, ok  pour lui voir une grosse dans la rue qui marche c’est drôle, mais vraiment, gars qu’est ce qui te fait bander dans le fait de m’humilier ? non vraiment t’aurais pu te marrer bien au chaud dans ta caisse sans me faire chier!

Ne parlons pas du net où c’est un véritable défouloir à merde!

Non, vraiment ce qui m’énerve le plus c’est les : “Non mais, il faut pas se moquer des obèses PARCE QUE certains ont une maladie génétique et pas parce qu’il mange”. Euh comment te dire va te faire enculer moi je suis grosse parce que je mange, j’ai pas de maladie génétique qui me fait gonfler par magie. En fait, connasse on se moque pas des obèses tout court peu importe la raison de leur obésité, comme on se moque pas des noirs, des maigres ou des gens fluos! Je sais pas c’est la base.

Un autre truc qui me met en rogne c’est les “mea culpa” systématique de mes consœurs bouboulesques! Par exemple : une ancienne collègue au repas à chaque fois elle nous disait ” Ah non mais moi avec ça j’en ai pour trois jours” (ouais moi avec ça j’en ai pour 2 secondes). Enfaite, tout le monde s’en fout si son bout de rôti il va lui durer 1 jour ou 3 ans, mais elle se sent obligé d’extrapoler dessus pour bien faire comprendre que si elle est grosse c’est juste parce qu’elle suce des glaçons. Je pense que le gros a tellement peur d’être jugé qu’à chaque fois qu’il ingère quelque chose il se sent obligé de se justifier. Bon  après cette collègue bouboulesque était aussi grossophobe : premier repas dans l’entreprise et madame la conne me sort : ” Non mais tu devrais pas boire ce coca avec ton surpoids”, aller vlan Simone si tu savais pas que t’es grosse et qu’en plus le coca  ça fait grossir nianiania….

Les proches/les connues :

Clairement, un des trucs qui me fait le plus chier c’est quand mes proches me désexualisent complétement . Par exemple, on laisse pas porter des charges aux femmes/filles (parce qu’une fille ça doit chier des pivoines pour eux), mais à moi si  “Aller viens par là Amélie toi t’es forte tu peux porter”, ouai j’ai l’impression d’être un bourrico. Y’a aussi quand mes proches font la bise délicatement aux autres femmes et à moi on hésite pas à me donner une bonne accolade bien franco ! En fait, ma condition d’obèse pour certains fait que je suis pas une femme baisable donc pas une femme du tout, juste un espèce de tas de gras sans sexe.

J’essaie d’être cool, , j’essaie de d’appliquer le fameux aime/assume toi et le monde t’aimera, puisque apparemment tout n’est que confiance en soi selon certains magazines.  Sauf que c’est compliqué d’avoir confiance en toi quand le monde te rappelle sans cesse que t’es qu’une grosse épidémie mondiale et que pendant les camps de concentration y’avait pas d’obèses (bon j’avoue cela est sortie par le vrai et gros connard hors complétion tellement que c’est une grosse déjection humaine).

Non je vous jure moi j’essaye de faire la grosse cool, bien dans ses baskets…. Quand tu pars en voyage avec ta promo de M2 de droit et que t’es la seule grosse à l’horizon (bon faut dire que j’ai pas vu beaucoup de gros pendant mes études) et que des gens plutôt cool font des remarques qui te mettent plus bas que terre : ” Ah non mais sur cette photo j’ai l’air carrément obèse je sais que j’ai un peu de bide mais là on dirait que je suis obèse” ,” On va au resto faire nos gros / Ohlala on a bouffé comme des gros” (Ouai les gars  moi je chie, je pisse je dors je me réveille comme un gros parce que je le suis ).

Soirée où t’es la seule grosse où les gens se foutent ouvertement de ta gueule parce que t’es grosse et qu’ils pensent que tu t’en rends pas compte…. Ou que tu te fais traiter de vulgos parce que v’la toi et ton gros corps vous avez osé danser comme tout le monde sauf que ma chérie avec ton corps tu peux pas te permettre de remuer comme ça… D’ailleurs, c’est un truc que j’ai remarqué ça, les formes un peu trop prononcées sont souvent taxées de vulgaire => exemple d’une femme à la poitrine menu qui peut “se permettre” un large décolleté vs une femme aux gros seins qui MA CHERIE doit se cacher sous peine d’être assimiler à une coureuse de rempart.

Autre réflexion/ réaction (souvent entendu/vu):” Non mais moi je suis constamment victime de harcèlement de rue même quand je suis sapée vite fais”  donc là moi je confirme en disant ouai moi aussi et là la meuf me regarde avec un air ahurie  “ah bon!?”. Alors oui les connasses nous les grosses dégueulasses les grosses pas bonne sommes tout autant victimes de cet harcèlement. Eh oui mes connes on a nous aussi bel et bien un vagin !!!
Non plus sérieusement j’imagine une obèse morbide qui va au comico porter plainte pour un viol “Mais madame c’était peut être votre seule chance de vous faire toucher!” Putain et j’exagère à peine, surtout quand j’entends les blagues de mon entourage à ce propos.

Remise des diplômes en Mars dernier, il n’y avait pas ma taille … super tout le monde nageait dans sa toge et moi j’ai du la garder ouverte… Non non c’est à peine humiliant Jacqueline…

Rien sur la grossophobie médicale parce que tu comprends si j’ai mal au crâne c’est surement parce que j’ai DU GRAS qui y est remonté …

Le boulot :

Quand on te demande si tu comptes faire quelque chose pour ton poids à un entretien d’embauche ! Quand tu mets une photo dans ton cv (sur laquelle on voit bien que t’es une grosse) et que l’on ne t’accorde même pas un entretien, alors que tes petits camarades de promo on le droit, eux,  aux entretiens (certains n’ont même pas valider le Master…).

Bah oui l’esthétique ça compte quand même … Phrase entendue à un entretien … Ouais gars je suis juriste pas la présentatrice météo de canal…

Les fringues :

Je te poses le tableau je fais un 56 autant te dire que c’est la croix et la bannière pour m’habiller…. Que je pleure à chaque fois que je passe devant un magasin du groupe inditex…

Voir les rayons grandes tailles s’amenuir ou être relégués encore plus au fond du magasin….

Mais le pire c’est quand je vois que y’ a un soit disant magasin grande taille qui ouvre à côté de chez toi. Enseigne ” Du 44 au 62″ yeah super. Enfin, bon petit youpi car c’est cher et pas très folichon mais enfin bon. Donc je rentre regarde la première partie de la boutique et la oh surprise rien qui fait plus que du 52 … la vendeuse ” euh pour les 56 c’est derrières” (je te le donne en mille, fringues encore plus moche et cher) … ok donc même dans les magasins grandes tailles y’a des séparations entre la grosse acceptable et les autres….

Un autre truc qui m’a gonflé c’est la nana qui poste un billet pour dire “ouin ouin regardez moi normalement je rentre dans un petit 40 et la j’ai dû prendre un 44 alala ces tailles chinoises”  …  Premièrement, je trouve ça dramatique de définir la beauté de son corps par rapport une taille de confection. Deuxièmement,  pas à un moment de sa longue tirade elle s’est dit que si elle avec son petit cul elle entre dans un 44 et que les tailles des magasins standard généralement vont jusqu’au 46 alors imaginons le nombre de femmes qui sont “exclues” automatiquement de ces boutiques…. Aucune once d’empathie, moi perso je m’en fous de faire un 72 du moment que je trouve ma taille partout.

Mais je pense ce qui m’emmerde le plus ce de ne pas avoir de gros autour de moi, ou en tout cas de gros qui vivent la grossophobie ( oui oui dédi à mes potesses qui me parlent de grossophobie avec leur petit 42 etam). Quand je parle de cette discrimination, mes proches la nie ou pire me sorte “oh mais Amélie si t’es pas contente maigrie”…

C’est ça le plus dur c’est de voir que les discriminations que nous subissons soient reléguées au second plan, parce que pas très grave après tout, ou pire encore qu’elles soient complétement niées.

Bref on va s’arrêter là …. (même si je t’aurais bien causé de l’image du gros dans la pop culture)

La GROSSOPHOBIE existe et je la subis tout les jours !

Anonyme, 34 ans

Je suis une femme de 34 ans .

Je fais 103 kilos (évolutif parce que je suis enceinte de 4 mois) pour 1m57 pour une taille 50 de pantalon ou 48 cela dépend où je vais l’acheter.

“Grosse”, ce mot a pendant des années été dur pour moi , je me sentais qualifiée de “sale”, “dégueulasse” et “feignante” en plus d’être en surpoids, et je n’étais à ma place nulle part. Heureusement ça passe avec le temps, mais ça dépend aussi de qui prononce ce mot. Si c’est une personne non concernée par le sujet, je le prendrais très mal.

J’ai commencé à être en surpoids à l’âge de deux ans, dans ma famille ma mère avait du diabète et a toujours fait des régimes. Son poids faisait le yoyo constamment.

Vers 10 ans elle me faisait manger comme elle et, j’ai souvent eu faim. Dans cette famille, père, mère, frère étaient tous en surpoids, j’étais la seule qui avait toujours des petites parts parce qu’une “fille qui est grosse c’est pas beau”. De même à la cantine de l’école, je n’avais pas la même part que les autres. Du coup, sans arrêt affamée, je chipais de la nourriture la nuit, et donc je ne maigrissais pas.

Vers 14 ans je subissais du harcèlement scolaire et l’on se moquait constamment de mon poids, quand je rentrais à la maison mon père me frappait et avait plus d’estime pour son chien que pour moi.

L’été de mes 15 ans quand j’étais chez ma grand-mère, je me suis mise à faire du sport et à manger peu pour maigrir. Résultat, une perte de 15 kg en deux mois. La seule fois où je rentrais dans la case « normal » dans mon IMC. Quand je suis  rentrée de vacances, j’étais trop maigre cette fois-ci, je ne mangeais pas assez. Ma mère me resservait souvent à manger. Alors j’ai tout repris, avec 10 kilos en plus … Côté études à cette période, je me rappelle qu’on m’embêtait moins mais je restais quand même dans mon coin, j’avais peur de l’ambiance du collège et de chez moi…

J’ai continué mes études dans une école de coiffure, pour le côté artistique c’était génial, et j’avais perdu des kilos sans m’en rendre compte, mais je restais en surpoids. Deux ans plus tard et CAP en poche, je cherchais du travail  et sans grand succès, « une personne en surpoids ne peut travailler dans des métiers d’esthétique », « vous devriez perdre du poids », un non à l’embauche aurait suffit..

Arrive la vingtaine. Pas de travail, toujours en surpoids, crise d’ado tardive… Je sors beaucoup en Rave Party avec des ami(e)s. Pendant un an je prends des drogues pour oublier un peu que j’ai passé des années de merde en tous points. Et je perds une dizaine de kilos. Les années qui ont suivi : yo yo poids, yo yo travail précaire, rencontre d’un mec qui n’était pas le bon, prise de pilule, stress, chômage … Résultat, 30 kilos en plus …

Quelques années après j’ai rencontré le bon mec et le poids n’a pas bougé parce qu’il m’aime pour ce que je suis. Ce fut le début de confiance en moi. Vers la même période je suis devenue végétarienne, ce fut le résultat d’un rejet de violence sous toutes ses formes. J’ai même commencé à ne plus faire de régimes et ne plus me peser, à surfer sur les pages de « l’Imagerie de Nina », « l’Utoptimiste », des groupes anti-grossophobie… Tout ça m’a menée à penser que moi aussi j’ai le droit d’exister et j’en suis contente.
J’ai alors perdu 12 kilos en un an. Je m’en suis rendue compte en allant chez le pneumologue.

Je suis tombée enceinte et j’ai pris 9 kilos, la prise de poids ne m’a pas trop dérangée, c’est plutôt le côté surmédicalisé qui est anxiogène.

MEDICAL

Je suis asthmatique et j’ai des problèmes de thyroïdes.

Dans le cadre de ma grossesse, j’ai vu une interne qui remplaçait mon endocrinologue. Elle n’a pas regardé mon dossier. Elle aurait vu que les prises de sang étaient nickel, que je n’ai pas de diabète ni de cholestérol. En revanche, elle m’a demandé mon poids et jamais je n’ai autant entendu quelqu’un me dire de « faire attention à ce que je mange », « faire un régime ». Quand je lui ai répondue qu’il était hors de question de faire un régime, sa réponse fut :  « mais vous êtes OBESE madame ». Sans m’écouter elle me rappelle aussi de faire mon test de diabète. Le test se fait à 4 mois de grossesse, j’en étais même pas à 2 mois )  et le « n’oubliez pas de le faire à jeun », comme si je passais mon temps à manger enfin j’en suis ressortie en pleurant me sentant comme une merde …

Je redoute beaucoup de soignantEs : Médecin traitant, gynécos, endocrinologues, diététiciennes …

Il y a des comportements récurrents de la part des soignantEs vis à vis de mon poids. Le « vous pesez combien ? » est toujours la première question suivie de « vous faites des activités sportives » avec un regard incrédule quand je réponds positivement .

Je crois qu’il n’y a pas de différence de traitement selon que lea soignantE est jeune/vieilleux, homme, femme … le respect c’est une question d’éducation.

Lors de l’écho, on a eu  des difficultés à voir mon bébé mais l’échographe a été super gentil et m’a juste dit qu’on ne pouvait pas le voir tout en restant neutre, c’est en discutant avec des connaissances que j’ai appris que c’était à cause du poids.

Pour que je qualifie unE soignantE de bienveillantE, il faut qu’iel m’examine comme les autres patientEs et que je n’entende pas une seule fois le sujet du poids à moins que je lui demande.

Je veux que ce soit moi qui lui en parles en premier.

J’ai quitté un cabinet une seule fois, ma remplaçante endocrinologue quand elle m’a parlé de régime, les autres fois j’ai laissé passé parce que trop habituée(lassée) des mêmes phrases

ESPACE PUBLIC

Je me sens bien dans l’espace public depuis que je ne fais plus attention aux remarques dévalorisantes d’inCONnu(e)s.

Je fais comme tout le monde  et je trace ma route

« Hey regarde ! Paul c’est ta fiancée là-bas ! », « t’as de beaux yeux mais c’est tout ce que tu as », « elle est imposante celle-là », « ah la grosse » … Voilà ce que j’entends.

DEMAIN

Je souhaite qu’on soit traité(e)s comme tous le monde et qu’on nous fiche la paix pour ce qui es du poids que ce soit dans le cadre des études scolaires, médecine, travail (qu’on ai un peu plus de chances d’être recruté(e)s).

Pas besoin de nous faire remarquer que l’on es en surpoids vu que l’on es les premiers concerné(e)s et c’est comme tout, la seule personne à s’aider en 1er c’est nous mêmes, les remarques et dénigrement ne font qu’enfoncer, démoraliser et sont contre-productifs pour la suite .

Groupe de parole 13 octobre 2016 19h

Gras Politique vous convie à son premier groupe de parole sur le thème de la grossophobie médicale à la MIE Bastille*.

Notre objectif est de nous réunir entre concerné-es par les discriminations liées à la grossophobie médicale et de créer un espace safe d’échange d’opinions et d’éxpériences.

Ensemble, nous pourrons nous réconforter, avancer contre les pratiques grossophobes, établir une liste de possibles réponses ou solutions sur ce sujet difficile. Nous pourrons évoquer les mots qui blessent, les relations aux soignant-es qui nous ont fait du mal, mais aussi ce que nous attendons d’une prise en charge médicale, ce qui fonctionne et ce que nous voulons dans le futur.

Le groupe de parole fonctionne sur les principes de l’écoute et du respect. Personne n’est obligé de parler. Une liste de tour de parole est prise pour s’assurer du temps respecté de chacun-e. Le groupe de parole sur la grossophobie médicale sera mixte (non réservé aux femmes et aux minorités de genre), d’autres seront parfois non mixtes, selon les thèmes abordés.

*Maison des Initiatives Etudiantes
50 Rue des Tournelles, 75003 Paris
De 19h à 21h

 

Caroline, 20 ans, Genderfluid

Je m’appelle Caroline, j’ai 20 ans et je suis genderfluid.

J’ai toujours été en surpoids, mais suite à une grossesse, TCA et dépression je suis actuellement à plus de 90kilos pour 1m60. Je fais du 44 en pantalon. Je me situe plutôt au milieu du spectre de la gros.se personne. Je considère une personne comme gros.se lorsqu’elle ne correspond plus aux normes sociales (donc d’un pdv socio plus que médical/santé). Disons quand la personne se situe au dessus du 40 « moyen ».

Souffrant de TCA et étant donnée l’apologie de la maigreur je comprends qu’une personne mince ou ‘socialement convenable/normale’ puisse se sentir « grosse » sans l’être pour autant. Ce qui stigmatise et oppresse d’autant plus les personnes gros.ses. La vision d’elleux-même est biaisée par des normes et idéaux dangereux (et/ou TCA ou autres).

Comme dis plus haut j’ai toujours été en surpoids et gros.se. Les médecins m’ont fait débuter des régimes dès l’enfance. J’ai toujours eu un rapport conflictuel/obsessionnel avec la nourriture et le fait de manger.
J’ai toujours été gourmande, j’aime manger. Et mes TCA (boulimie entre autre) ont accentués mes problèmes de poids.

J’avais perdu tous mes ‘kilos en trop’ avant ma grossesse et ai tout repris après celle-ci, voir même bien plus.

MEDICAL

J’ai des antécédents de dépressions nerveuses et d’addictions qui ne sont pas liées à mon poids. En revanche, je souffre de TCA et de phobie sociale qui elles y sont liées.

J’avais entre 11 et 13, je consultais mon médecin pour un contrôle de routine. Et à cause de mon poids.

Je ne me souviens pas des termes, ni même du nom de ce medecin. Simplement j’ai eu droit à un discours moralisateur sur mon corps, mon poids, et des prospectus sur différents régimes. S’en est suivi des séances chez une nutritionniste où je n’osais même pas répondre honnêtement aux questions de crainte d’être jugée ou punie. (par exemple : « choisir une image correspondant à la quantité que vous prenez lors d’un repas »)

Ce sont les gynécologues que je redoute le plus, bien que tous les intervenants du corps médical m’effraient.
Le fait de lier mon aspect physique, mon poids et ma sexualité (non-normée qui plus est) me paralyse. J’ai peur de consulter pour ces raisons.
Sans compter le fétichisme malsain des personnes gros.ses ou simplement le dégoût lié au corps nu et à la sexualité des gros.ses

Les pesées systématiques, les tiques au moment du résultat, les injonctions à perdre du poids, les conseils à deux ronds, le fait de ne pas pouvoir quitter le cabinet sans pleins de papiers sur les régimes, l’hygiène alimentaire ect.. Ce sont autant de comportements récurrents que j’ai noté chez les soignants.

Je eu le privilège de « rentrer dans moule » des outils médicaux jusqu’à présent. Mais il y aurait matière à approfondir. J’ai eu un rdv anesthésiste pour une péridurale. Le RDV était correct.

Que le medecin propose d’ouvrir la conversation sur mon poids, de manière délicate et non-jugeante pourquoi pas. Par exemple demander simplement si mon poids me convient ou si je souhaite perdre de poids en insistant sur la non-necessité d’en parler ou de mettre en place un protocole spécifique aux gros.ses.

C’est délicat, je n’ai pas envie qu’un medecin me parle de mon poids dans un sens. Si une personne gros.se veut en parler elle viendra de son plein gré et la consultation sera dédiée à la question du poids uniquement. Mais pourquoi pas laisser un ouverture pour les personnes qui n’osent pas en parler. Par exemple j’aurais beaucoup de mal à aborder le sujet de peur d’être jugée quand bien même j’aurais envie de débuter un rééquilibrage alimentaire et/ou suivi TCA contrôlé en vue de perdre du poids. Le fait d’ouvrir le sujet en toute bienveillance et sans jugement peut être une solution. Du moment qu’il n’y a pas d’injonction à suivre un régime/perdre du poids sous quelconque prétexte.

ESPACE PUBLIC

L’espace public, pour moi, c’est tout ce qui n’est pas chez moi ou personne que je sais respectueuse et non-jugeante, de confiance. Si bien que la notion de privé/public dans ce contexte est particulière. Je peux me sentir en public et vulnérable chez une personne privé si je me retrouve exposée au regard des autres.

Je m’y sens mal à l’aise et énorme comme piétinant sur l’espace des autres physiquement. Jugée et moquée.

Avant je prenais les transports en commun par nécessité car pas le permis mais je limitais tellement que je préférais faire des kilomètres à pied sous la pluie plutôt que de prendre les transports en commun. Depuis le permis+véhicule je les fuis encore plus.

Les équipements publics sont prévus et adaptés en fonction des normes sociales, soit pour des personnes non gros.ses et non-handicapé.es. Cabines/ascenseurs/passages/sièges (ciné, lieu public) trop étroits par exemple

Donc je fuis l’espace publique

” Grosse, boudin, moche, thon,  faudrait vraiment être défoncé-mort pour vouloir se la faire ” et autres dans le genre, ce sont autant d’insultes auquelles j’au eu droit dans l’espace public. Beaucoup de regards méprisant et personnes qui parlent de moi entre-elles. On m’a déjà craché de l’eau au visage sans raison et une personne à hurlé d’effroi en se retournant vers moi.
Les humiliations en cours de sport sont un mauvais souvenirs également.

DEMAIN

Pour l’avenir, je souhaite une acceptation à grande échelle et plus, beaucoup plus de visibilité (médias, mode, opportunités, travail ect….). Des équipements adaptés et du choix ! (vêtements entre autre)

Un réel travail d’éducation (grand publique mais également corps médical et sportif).

Et aussi sur tout ce qui concerne la sexualité des personnes gros.ses.

Justine : ” La grosse que je suis reste auto-grossophobe dans ses mauvais jours “

J’ai cru que j’étais grosse depuis toujours. Quand on y pense, c’est vraiment une idée bien ancrée mais pas du tout fondée. J’ai réalisé ça à la mort de ma grand-mère l’année derniére, quand ma soeur a envoyé une photo de famille et que mon premier réflexe ça a été de demander à mon copain avec des yeux ahuris “mais, en fait, je suis pas grosse là-dessus?!” Je devais avoir 8 ou 9 ans.

Bien-sûr, y’a la psy qui aide énormément et m’a ouvert les yeux en même temps que les groupes militants que je fréquente. Bien-sûr y’a du progrès mais ça reste fichtrement difficile au quotidien: la peur des chaises, des magasins qui s’arrêtent bieeeeen avant ta taille, les réflexions grossophobes quasi inconscientes (ou tellement habituelles) mais bien violentes de tes potes, de tes proches, des gens en général. J’ai courbé l’échine longtemps je crois.

Je voudrais dire que je n’ai pas connu de maltraitance médicale grossophobe mais c’est faux. J’ai envie de dire que c’est des trucs “pas si terribles” en comparaison avec ce que je lis souvent mais quand même, je bloque parce que maintenant je sais que ça a participé à une image biaisée de mon corps et plus largement de ce que je suis. Y’a eu des propos anormaux qui se voulaient bienveillants. Souvent, la médecine confond bienveillance et oppressions.
Combien de fois mon médecin de famille que je respecte pourtant profondément m’a dit, plus jeune, avec soutien de mes parents que maigrir/faire attention, c’était maintenant, que je voudrais pas peser 90 ou 100 kgs à 20 ans. Bien ouej’ les gars, bien ouej’. J’ai 25 ans et je pèse 104 kgs. Bien joué donc, la culpabilisation dans l’enfance. C’était le passage sur la balance, à me mordre les joues, à même pas regarder le résultat. M’intéressait-il au moins où était-il juste là pour m’effrayer, me juger ? Les remarques répétitives du “c’est maintenant” comme si je ne pouvais absolument pas m’épanouir dans mon corps réel, qu’il fallait que j’en fantasme un autre. En fait, c’est ça, j’ai fantasmé mon corps. Longtemps. On l’a fantasmé pour moi, aussi, beaucoup.
Et ça, c’était quand j’étais en surpoids ou en léger surpoids.
Je souffre de TCA (hyperphagie) et je suis diagnostiquée depuis un an et demi mais en vrai ça a commencé bien avant. En vrai, au collège, je cachais déjà de la nourriture pour manger peinarde, pour me réconforter, pour combler quelque chose dont je n’avais pas claire conscience. Pourtant, on m’a répété que le problème, c’était mon poids, mon poids, mon poids, qu’il fallait que j’agisse.

Et puis ce premier rendez-vous gynécologique, à 19 ans. Déjà stressant d’aller écarter les jambes devant une parfaite inconnue mais cette dernière me fait me mettre entièrement nue et me fait un commentaire froid sur mon poids “il va falloir faire attention”. J’ai toujours entendu ça. Faire attention, me surveiller, maigrir. Et je prenais ça au pied de la lettre. Et vas-y Weight watchers, les kilos en moins, la pseudo joie de me dire “bientôt, je m’aime” et les félicitations autour de soi. Quand j’y pense, c’était hyper malsain, les félicitations. Poudre aux yeux. Je me rends compte aujourd’hui, bien plus tard que c’était pas normale une telle pression sur une enfant, une ado, une jeune adulte. J’étais une enfant et j’étais punie d’être gourmande, punie de pas être comme mes copines puis punie d’être malade sans le savoir.

La médecine ne m’a pas soutenue. On m’a pas entendue quand j’ai dit “j’ai un comportement anormal avec la nourriture” parce qu’on m’a envoyé chez diététiciennes et nutritionnistes quand c’est dans ma tête que tout avait lieu. On m’a pas prise au sérieux quand je cachais mal la bouffe dans mes placards – j’appelais à l’aide sans le savoir et on m’a beaucoup disputée pour ça “mais tu te rennnnds compte des quantités, du gras, du sucre” – non. La honte m’en a empêchée. C’est venu plus tard.

Aujourd’hui, j’ai une psychologue qui me fait vivre une révolution, qui ne me juge jamais et qui s’en fout de combien je pèse. J’ai une psychologue qui a vu au-delà, qui met le point là où ça fait bien mal mais toujours avec bienveillance. De la vraie bienveillance cette fois. Aucune injonction à maigrir car ce serait criminel avec mon TCA. Elle veille sur moi pour que j’apprenne à veiller sur moi-même. C’est dur quand on peut pas s’habiller comme on veut, quand on s’empêche de faire des trucs parce qu’on a trois chiffres sur la balance.

Les maltraitances existent même quand elles paraissent minimes pour des personnes qui ne les vivront jamais ou alors elles sont trop grossières pour être vraies quand elles sautent aux yeux. Je suis grosse et je développe la peur du médecin, la crainte d’avoir une réflexion. Je suis pas allée donner mon sang depuis combien de temps, tiens ? J’ai pas fait de prise de sang depuis quand ? La dernière fois, j’ai osé dire à une sage-femme libérale que j’avais un TCA et peur de l’examen. Du coup, elle m’a pas dit de maigrir et surtout, elle m’a pas mise toute nue. Je dis pas ça pour relativiser, non. Au contraire. Je dis ça parce que ça devrait être automatique, la bienveillance, le professionnalisme and co. Ca devrait pas être un miracle qu’une psy me soigne et qu’une sage-femme ne me maltraite pas.
Bref, voilà, je suis grosse et j’ai plus envie que ce soit une fatalité, une insulte ou un prétexte pour être maltraitée. Je prends les armes et la première, ce sont les mots.

Oh Germaine – Anouch

« -Oh Germaine, la cliente là, elle demande un test de grossesse, tu le crois ?

   -J’arrive pas à croire qu’elle se soit fait baiser déjà… (rires gras) »

Voilà ce que j’ai pu entendre, grâce à la discrétion de Josette et Germaine (pardon à toutes les Josette et Germaine) en attendant au comptoir de cette jolie pharmacie, l’angoisse au ventre.

Et oui, figure toi Germaine que j’ai des amants, des histoires d’amour parfois, et une qui est en train de se terminer en ce moment même. Quelle ne fut pas mon angoisse quand j’ai réalisé que j’avais du retard… J’ai d’abord joué à l’autruche, une sale habitude que j’ai gardé de mon adolescence et des traumatismes médicaux que j’ai subi, comme quasiment toutes les grosses que je connais. Puis au bout d’une semaine à imaginer l’horreur d’être enceinte d’un homme qui ne m’aime plus et de tout ce que cela pourrait impliquer, j’ai pris mon courage à deux mains, et suis allée acheter un test de grossesse.

Comment en suis-je arrivée là ? Parce qu’aucun gynéco n’a voulu me prescrire de pilules. J’ai un début de diabète, qui est pris en charge, mais qui ne baisse pas assez/assez vite. Les médecins préfèrent donc me laisser risquer une grossesse non désirée plutôt que de trouver une solution et me prescrire un moyen de contraception. L’une d’elle m’a dit que de toutes façons je ça ne servait à rien, que je n’étais pas le genre à en avoir vraiment besoin. Quand je lui ai demandé ce qu’elle insinuait par là, elle a tout de même eu l’audace de me répondre que prendre la pilule pour coucher une fois de temps en temps, c’était pas vraiment la peine… je… ah d’accord. (traduisons la : « tu es grosse miss, aucun mec ne va t’approcher »)

La dernière que j’ai vu m’a parlé d’une pilule qui pourrait me convenir… mais qui fait saigner tout le temps. TOUT LE PUTAIN DE TEMPS. Quand je lui réponds que non, ça ira, elle me rétorque « c’est pas comme si ça allait vous gêner plus que ça »… Je lui ai rappelé que j’étais en couple et que ça allait faire de ma vie un cauchemar, sa réponse « oh ben il a l’air déjà bien ouvert comme garçon, faut lui expliquer, voilà tout ». Ah bon ?? Ouvert parcequ’il est avec moi ? Cool… Passons sur le fait qu’avoir des relations sexuelles quand tu saignes, c’est pas le truc de tout le monde hein, mais imagines tu le coût en protections hygiéniques doc? Et l’impact sur le moral ? Et je ne sais pas, je ne suis pas médecin, mais je suppose que ce n’est pas super sain de saigner à longueur de mois ?

« Et bien alors perdez du poids et on en reparlera. » NON. Non… J’en ai assez de remettre ma vie à plus tard, de différer les choses dans cette putain de zone grise « après », dans ce monde imaginaire « quand je serais plus mince »…

Je n’ai pas pris la fameuse pilule du lendemain, premièrement parce que nous ne nous sommes rendus compte d’aucun problème sur le coup, pas de capote perdue, pas de capote qui a glissé un peu. Et puis on sait très bien qu’elle n’aurait pas fonctionné de toutes les façons, vu mon poids….

Dis donc le monde médical et pharmaceutique, ça ne te dirait pas de nous prendre en compte aussi les grosses ? Tu sais, on a une vie aussi, une vie (attention à tes oreilles chastes) sexuelle même… Truc de dingue…

Voilà. Je suis assise là avec le test négatif dans mes mains. Soulagée… je n’ose pas imaginer ce que c’est que d’avorter quand tu es grosse.

Et effrayée parce que je ne sais pas pourquoi je n’ai toujours pas mes règles, et que ça veut dire prendre un rendez-vous avec un gynéco…

Anouch

Ems, 21 ans, “Le corps médical me fait presque peur”

Je suis une femme cis bi, j’ai 21ans. Je suis étudiante et salariée à la fois. Je suis en couple avec un homme cis hétéro.
Selon le corps médical, je suis très proche de l’obésité (les histoires d’IMC tout ça…). Je mesure 1m69, pèse 95kg, et la taille 44 en pantalon commence à devenir serrée au niveau des mollets et des cuisses, donc je me dirige vers la taille 46.

Je me considère grosse. Je me réapproprie ce terme, et l’utilise donc pour me qualifier, mais ça me blesse que d’autres personnes parlent de moi en utilisant ce terme, ou quand les autres parlent de mon poids tout court.

J’ai toujours été en surpoids. À l’école primaire, forcément j’étais la risée de tout le monde, j’étais grosse, j’avais du ventre, du gras aux joues et au menton, j’avais du mal avec le sport. Au judo, pour les compétitions, j’ai toujours été dans les catégorie “lourdes”, jamais les bonnes pour mon âge. J’ai arrêté le sport à 15ans, et depuis j’ai pris beaucoup de poids… Jusqu’à mes 16 ans, j’ai souvent essayé les régimes, ça n’a jamais marché, à part pour maintenir mon poids stable pendant quelques mois.

MEDICAL

J’ai des problèmes de respiration pendant le sport et des douleurs aux tibias quand je marche/cours/monte les escaliers. A priori c’est lié à mon poids.

Je n’ai pas eu d’expérience traumatisante avec un médecin lié à mon poids. L’expérience la plus traumatisante pour moi fut un IVG, et tout le parcours avant l’intervention chirurgicale, mais rien n’était en lien a mon poids.

Je ne redoute pas un spécialiste en  particulier. Je les redoute tou-te-s. Le corps médical me fait presque peur.

Les médecins veulent toujours connaitre mon poids, alors même que parfois ça n’est pas utile ! Pour traiter des durillons au pied par exemple, ou encore pour des mycoses… Aussi, des questions intrusives suite à l’annonce de mon poids (“vous faites du sport ?” “Quel est votre régime alimentaire ?” “Vous suivez un régime ?”…)

Je n’ai pas noté de différences de traitements en fonction de l’âge du soignant, mais j’en ai remarqué  selon si le médecin est un identifié homme ou une identifiée femme. Les id. femmes que j’ai rencontré dans le cadre médical étaient plus compréhensives, moins intrusives dans ma vie privée etc.

Je n’ai jamais eu de mauvaises expériences vis à vis des outils médicaux, en tout cas pas que je me souvienne… J’ai été anesthésiée 2 fois en général et 2 fois en local. Tout s’est passé normalement à chaque fois.

J’accepte qu’un médecin parle de mon poids si ce n’est pas fait de façon méprisante, ou jugeante. SI c’est dans la compréhension, l’écoute. En revanche, je ne suis pas d’accord pour en parler si le but de la visite médicale ne concerne pas mon poids, ou si je ne suis pas en danger de santé à cause de mon poids. Ou si ça n’est pas moi qui lance la discussion.

Je n’ose pas répondre à un médecin, j’essaie de changer de sujet lorsque je suis mal à l’aise, mais je reste très intimidée et je n’ose pas faire grand chose, encore moins quitter le cabinet.

ESPACE PUBLIC

Pour moi, l’espace public est un lieu de passage, je ne m’y attarde pas souvent (sauf en cas de manif ou lorsque je suis avec d’autres personnes, au parc par exemple). C’est censé être pour moi un lieu safe, ou on ne devrait pas se sentir en danger.

Ça dépend de plusieurs déterminants (jour/nuit, événement en particulier, endroit), mais globalement je ne suis pas très à l’aise; en tant que femme, en tant que grosse…

Je prend parfois voir souvent les transports en commun, n’ayant pas le permis. Lorsque les transports ne sont pas bondés de monde, je m’y sens plutôt à l’aise, en tout cas je ne m’y sens pas en danger ou mal à l’aise.

J’ai déjà pris l’avion, de nombreuses fois. Je me sens serrée dans les sièges, entre les deux accoudoirs, c’est assez désagréable pour moi de voyager ainsi.

La taille des sièges (bancs avec accoudoirs, chaises dans les établissements publics, dans les transports etc) commence à devenir critique pour moi, parfois les accoudoirs me scient les cuisses. les escaliers, surtout en montée, c’est l’horreur pour moi. Mais je ne sais pas comment adapter ça à ma condition…

– Quelles stratégies mets tu en place pour te sentir à l’aise dans l’espace publique ?

Alors… J’essaie de m’entourer de personnes que je connais (rentrer chez moi le soir, aller jusqu’à l’arrêt de bus avec quelqu’un-e…). Je déteste être en débardeur / tshirt-manche-courtes, mais lorsqu’il fait vraiment trop chaud, j’utilise ma fine écharpe en guise de “châle”, qui me couvre les épaules, bras, et cache mon ventre. Je me sens physiquement mieux ainsi: on ne voit pas mes bras qui me complexent, ni mon ventre, je peux d’ailleurs relacher mon ventre (parce que je le garde contracté presque tout le temps, pour ne pas qu’il “dépasse” trop…). C’est un peu une carapace.

Un florilège des insultes reçues dans l’espace public : “grosse vache”, “grosse” tout court, “salope” “vu ton poids tu devrais pas manger ça” “met toi au sport” “arrête le macdo hein!” “tu me dégoutes” et sans que ça soit adressé à moi : “ohla regarde ses bras c’est dégueu” “elle devrait perdre du poids celle là” et encore, ça n’est que celles dont je me souviens !!

DEMAIN

Je souhaite la fin du fat-shaming, des discours médicaux qui prônent la minceur, des publicités qui invisibilisent les gros-se-s. Je souhaite la fin de la norme de la minceur.