Le samedi 19 novembre, Gras Politique appelle à la manifestation pour la fin des violences sexistes et sexuelles à Paris, et à honorer le 25 novembre, date de la journée mondiale de lutte contre les violences à l’égard des femmes.
Nos grosses vies comptent autant que les vôtres, il est urgent de prendre en compte la spécificité des discriminations liées au corps gros pour que toutes les femmes et que toutes les personnes violentées par les hommes et le patriarcat puissent trouver un véritable refuge au sein de toutes les associations féministes, dont nous reconnaissons l’immense travail sur les autres terrains de lutte.
Dire la sororité ne nous suffit plus, nous voulons vous former, nous voulons vous parler, nous voulons être reconnues par nos soeurs et nos adelphes de lutte.
Gras Politique rappelle que les femmes grosses subissent des violences spécifiques liées à la grossophobie, et encourage vivement les associations féministes à ne pas oublier les victimes de la grossophobie dans leurs décomptes.
La grossophobie est une discrimination qui frappe d’abord les femmes et les minorités de genre, toutes celles et ceux qui sont soumis.e.s aux violences patriarcales, toutes celles et ceux qui dérogent à l’ordre du corps performant et bankable, toutes celles et ceux qui sont humilié.e.s dans leurs parcours de soins à cause de leurs poids, toutes celles et ceux dont on refuse de prendre la plainte pour viol car ‘on ne viole pas les monstres’, toutes celles et ceux à qui on refuse la contraception sous prétexte de leur apparence, toutes celles et ceux qui n’osent pas dire les violences trop persuadé.e.s d’être interdit.e.s de dignité, toutes celles et ceux qui vivent des parcours de maternité, de parentalité ou de transernité interdits ou mis en danger par la grossophobie médicale et le manque de moyens accordés à la prise en charge des corps gros, toutes celles et ceux qui se verront opposer leurs poids comme argument refus à l’humanité, toutes celles et ceux qui se verront empêché.e.s dans la prise en charge de leurs maladies chroniques, dans l’amélioration de leurs vies, dans leurs parcours de transitions, pour cause de surpoids et d’obésité.
Les victimes de viols et de violences sexistes et sexuelles grosses sont nombreuses, mais elles sont mal aidées, mal connues, mal comprises et mal écoutées. La grossophobie rampante qui persiste partout dans notre société, dans nos institutions judiciaires comme médicales, dans nos associations féministes comme dans nos milieux LGBTQI+ est une honte. Votre silence est une honte.
Nous appelons donc à manifester le 19 novembre à Paris suite à l’appel de Nous Toutes, mais nous n’oublions rien de vos oublis, de vos arrangements, de vos invisibilisations de nos luttes, de nos drames, de nos douleurs et de nos existences.
Nous les gros.se.s, nous sommes puissant.e.s, nous sommes fier.e.s, et nous ne nous laissons plus faire.