Je suis née prématurée, pour me faire grandir, mes parents ont dû avoir recourt aux hormones de croissances… le gynécologue qui s’occupait de ma mère lui avait précisé que j’avais un risque d’être en surpoids, voire obèse.
À partir de l’âge de quatre ans, je consultais le médecin généraliste de mon village. J’avais quelques kilos en trop et l’enfer a commencé…
Régime draconien, humiliations, rabaissement, critiques…
À mon adolescence, suite à de graves problèmes personnels (où ma famille m’a fait culpabiliser), j’ai atteint 125 kilos… mon généraliste faisait la grimace dès qu’il me voyait. Il avait convaincu ma mère que je devais faire des prises de sang toutes les semaines (pour vérifier que je n’avais pas de diabète et de cholestérol) et le supplice de la balance ou j’avais toujours le droit à une remarque parce que je ne perdais pas de poids assez vite.
Prescription du médicament SUDAFED pour me faire maigrir…
(Note de Gras Politique : La pseudoéphédrine, tout comme l’éphédrine, a des effets psychotropes similaires aux amphétamines mais ceux-ci sont moins importants à dose égale. La pseudoéphédrine est notamment un précurseur direct de la métamphétamine (aussi appelé “speed” dans le jargon). Cette propriété est d’ailleurs illustrée dans la saison 1 de la série télévisée américaine Breaking Bad : les personnages principaux utilisent alors la pseudoéphédrine pour synthétiser leur méthamphétamine. La pseudoéphédrine provoque, comme les amphétamines, une certaine euphorie, un effet stimulant et un effet coupe-faim. À dose forte, la pseudoéphédrine peut provoquer des hallucinations. L’association de la pseudoéphédrine à du paracétamol (toxique pour le foie à dose suprathérapeutique) ou à de l’ibuprofène (AINS toxique pour l’estomac à dose suprathérapeutique) dans les spécialités (médicaments) qui la contiennent ainsi que les risques cardiovasculaires limitent néanmoins son mésusage. Le SUDAFED était d’abord prescrit pour la congestion nasale, pas du tout pour l’amaigrissement.)
Au collègue ma vie était devenue un enfer…
Chez ma famille ma vie était devenue un enfer…
Chez le médecin ma vie était devenue un enfer…
Je n’étais tranquille nulle part et personne pour m’écouter ou me défendre…
Plus tard, je me suis faite agressée sexuellement, le médecin m’a prescrit des anxiolytiques, avec son regard qui en disait long, je l’ai ressenti comme « ah bah le mec devait être très en manque pour avoir envie de te faire ça »…
Puis un jour, malgré que j’avais réussie à perdre jusqu’à atteindre 97 kilos, et que je sortais d’une énième dépression, il a recommencé à me faire des remarques. J’ai donc décidé de ne plus manger. Je suis devenue anorexique. Avant de partir à la retraite, je suis allé le voir une dernière fois, où j’ai eu la grande surprise de l’entendre me dire : « Tu sais, tu devrais manger ». Je pesais 54 kilos, je n’avais plus de force. Il voulait m’hospitaliser…
Aujourd’hui, mon poids est de 83 kilos, je ne me sens toujours pas à l’aide avec mon corps et mon moral est miné à jamais. Je suis toujours en dépression dû à mon poids (j’en fais une obsession maladive).
Cet homme a détruit ma vie…