Tu critiques la size acceptance qui se transforme en body positivity pour toustes : t’es méchante, excluante, blablabla.
Je suis désolée mais le mouvement “bodypositiviiiii” me pose autant de question que la libération des femmes par le sexe : ce que je vois c’est principalement des femmes qui s’affirment en se rendant plus “baisables”, plus “attirantes” selon l’échelle de critères des dominants. Je vois pas de grosses militer pour le droit de se balader en jogging-marcel et d’avoir la paix. Je vois des grosses ( et beaucoup de meufs qui ne le sont pas) adhérer au mouvement pour chercher à se rendre marketables sur le marché de la baise / de la relation.
Et j’ai bien conscience que c’est un passage obligé du truc, j’y suis passée. Mais depuis 15 ans que je traîne dans le microcosme de la size acceptance, de la fat acceptance, de la bodypositiiiiimachin, c’est toujours là que ça s’arrête.
Personne ne prend en compte les OPPRESSIONS SYSTEMIQUES subies par les gros-ses. Tout le monde veut de la sape, des photos à poil, se faire du bien, et c’est déja GENIAL. Et je ne suis pas ironique, c’est vraiment super important de pouvoir être bien dans son corps. Mais soyons honnêtes avec nous mêmes, ça ne suffit pas, ça ne change rien au sort réservé aux obèses, ça ne change rien à la discrimination à l’embauche, ça ne change rien au rapport pauvreté / obesité, ça ne change rien aux axes d’oppressions qu’on connait, qu’on a identifié, et qui ne bougent pas, malgré tous les selfies #effyourbeautystandards du monde.
J’en ai ras le cul de voir des meufs réclamer des grosses dans Elle ou Marie Claire : arrêtons de lire ces bouses, brûlons les plutôt.
Daria Marx