Il y a quelques temps, des membres de Gras Politique sont tombé·e·s sur cet article médical, en anglais, et ont décidé d’en faire un résumé en français afin de diffuser les résultats de l’étude.
L’étude a été menée par Taniya S. Nagpal, A. Janet Tomiyama et Angela C. Incollingo Rodriguez, et est disponible en suivant ce lien : bit.ly/StigmatisationDiabeteGestationnel
De précédentes études (2015 et 2017) menées sur des femmes non enceintes montrent que la stigmatisation de leur poids augmente le risque de comorbidités liées au poids et de syndrome métabolique.
Dans cet article paru en juillet 2021, il est décrit une étude menée sur 358 femmes en post-partum (ayant accouché il y a 1 an ou moins) concluant de manière assez claire que le risque de diabète gestationnel est lié de manière significative, non pas à l’IMC des patientes, mais à la sensation de stigmatisation de leur corps et de leur poids pendant leur grossesse.
Cet échantillon de femmes a dû, entre autres, répondre à ces questions : « depuis que vous êtes tombée enceinte, avez-vous été traitée différemment à cause de votre poids ? Avez-vous été mise mal à l’aise à cause de quelque chose ou de quelqu’un par rapport à votre poids ? », puis indiquer la source de leurs informations.
Intéressant, car selon elles, la source la plus récurrente de cette stigmatisation viendrait des médias (c’est une étude américaine) et cela plusieurs fois par semaine. Ce problème ne se limite pas aux personnes dites en surpoids, mais indifféremment de leur IMC.
L’association entre l’IMC d’avant grossesse et le diabète gestationnel a été régulièrement démontré. Mais de manière très intéressante, cette récente étude démontre à son tour qu’un important ressenti négatif et stigmatisant vis-à-vis de son propre poids est associé de manière bien plus significative à un risque de développement de diabète gestationnel. Visiblement, les résultats démontrent que cette association émotionnelle est bien plus importante qu’avec l’indice de masse corporel uniquement.
Cette découverte concorde avec le fait que la stigmatisation du diabète est souvent comparée à la stigmatisation de l’obésité. C’est-à-dire que la cause fondamentale de ces idées reçues et de la stigmatisation qui en résulte est la perception sociétale dominante selon laquelle ces pathologies découlent du choix d’un mode de vie malsain par un individu.
L’intersectionnalité de ces stigmates est une importante orientation future pour la recherche.